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Comment la danse a changé la vie de Léo Walk

"J'ai l'impression que tout se replace : mon corps, mes épaules, mon cœur, mon esprit et tout reprend forme." La danse, c'est sa vie depuis qu'il a 8 ans. Aujourd'hui avec sa compagnie, Léo Walk présente son premier spectacle. Brut l'a suivi à Biarritz.
Publié le
19
/
07
/
2020

Rencontre avec le danseur Léo Walk


Il est chorégraphe, danseur, réalisateur, il a tourné avec Christine and the Queens : c’est Léo Walk. Brut l’a suivi en répétition pour son premier spectacle à Biarritz.


« J’ai vu un battle et je suis tombé amoureux de cette discipline. Quand j’ai vu l’énergie qui en sortait, c’était fou. Le mec qui m’a appris la danse ne voulait pas me prendre avant 8 ans, par rapport à des problèmes de nuque et de corps. J’ai commencé dès que j’ai pu, à 8 ans », se souvient Léo Walk.


Le danseur a aujourd’hui 25 ans, et il a créé, avec sa compagnie La Marche Bleue, son premier spectacle, Première Ride. Brut l’a suivi à Biarritz, où il le présentait pour la première fois au public.


« Le corps se module complètement à ton art »


C’est une manière d’extérioriser. Je pense que la danse, c’est ça aussi. J’avais l’impression d’être solide à 14 ans. La danse, ça m’a aidé dans mes fondations. Ça m’a vachement changé parce que déjà le corps, il s’adapte. Il s’adapte à ce que tu fais. Par exemple, j’ai des bulles aux doigts, j’ai un début de calvitie parce que je tourne sur la tête, j’ai le haut du corps super musclé et des jambes toutes fines à force de me porter et d’être à l’envers. Le corps se module complètement à ton art.


À chaque fois que je me retrouve dans une salle, j’arrive à re-ressentir des choses qui me dépassent. Quand je danse, je me perds, je ferme les yeux et j’arrive vraiment à partir. Souvent, c‘est dans des moments où j’ai des merdes dans la vie. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est souvent quand t’es chargé émotionnellement, ce qui m’arrive souvent.


« Tout se replace : mon corps, mes épaules, mon cœur, mon esprit »


Je sens qu’il y a plein de choses lourdes en moi, c’est fou comme il se passe quelque chose de magique à l’intérieur de mon corps. J’ai l’impression que danser est ma manière de voir un osthéo. Tout se replace : mon corps, mes épaules, mon cœur, mon esprit, et tout reprend forme. Après avoir dansé une heure, je marche dans la rue et je me sens bien dans mes baskets.


Direct, j’ai cette vision d’espace et j’ai envie de tout prendre, j’ai envie de grailler tout ce qu’il y a comme espace autour de moi. Je n’ai pas toujours eu ça. Ça m’est arrivé de vivre dans une pièce avec ma mère et mon petit frère. Cette notion d’espace, je me suis rendu compte à quel point elle était précieuse.


« Plus j’ai avancé dans le game, plus je me suis rendu compte qu’il y a des gens hyper tristes »


C’est la première fois que j’écris une pièce. Elle est assez jeune, et j’ai choisi des danseurs qui m’inspiraient en tant qu’humains autant qu’en tant qu’artiste. Je n’ai pas envie que ce soient juste des robots qui travaillent pour moi et qui se contentent de faire les chorés. J’ai envie qu’ils proposent quelque chose.


Première Ride, ça parle de plusieurs choses. C’est aussi une introspection, je parle de mes relations amoureuses, je parle des gens mal dans leur peau… Plus j’ai avancé dans le game, dans mon métier, plus je me suis rendu compte qu’il y a des gens hyper tristes. J’essayais de comprendre pourquoi ces gens étaient tristes et pourquoi ils étaient à côté de leurs pompes.


J’ai ressenti que c’était parce qu’ils ne s’écoutaient pas eux-mêmes et qu’ils n’étaient pas en accord avec la personne qu’ils sont réellement. Parce que moi-même, je l’ai vécu à des moments je me suis perdu. Je me suis dit : « Mais Léo, t’es pas ça, t’es plus vrai que ça, il faut que tu te retrouves, il faut que tu te recentres. » Cette pièce parle beaucoup de ça, du fait de se perdre, de se retrouver, de se perdre, de se retrouver mais de ne jamais quitter l’enfant, la base.