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À Lille, le chef Florent Ladeyn a transformé son estaminet en épicerie
Confinement : le chef Florent Ladeyn a transformé son estaminet en épicerie
Pour continuer son combat pour une alimentation locale et vertueuse malgré la fermeture des restaurants, il a lancé cette épicerie solidaire. Brut l’a rencontré.
« En ce moment, on n’est plus restaurateurs, on est épiciers. On s’est réorganisés parce qu’il le fallait. On n’est pas obligés de faire ça, on le fait parce que ça nous plaît et parce que nos voisins peuvent avoir de beaux produits. Parce que ça fait vivre nos producteurs. » Depuis la fermeture des restaurants, pour continuer son combat pour une alimentation locale et vertueuse, le chef Florent Ladeyn a transformé son estaminet lillois Bierbuik en épicerie.
« L’idée, c’est de faire continuer à vivre un terroir malgré tout »
Florent Ladeyn ne fait pas de chiffre d’affaires avec ce commerce. « On vend tout à prix coûtant et en gros. Notre caisse est fermée, donc on demande aux gens de venir et de régler en espèces. En fin de journée de vente, Kévin fait les caisses de tous nos producteurs et chacun repart avec son enveloppe », explique le chef.
Deux fois par semaine, Florent Ladeyn vend les produits des producteurs avec qui il travaille. Une partie des ventes finance des repas pour le personnel soignant. « L’idée, c’est de faire continuer à vivre un terroir malgré tout, et que les entreprises continuent de faire rentrer de l’argent. Parce que si ces personnes-là disparaissent, c’est une grosse partie de mon travail qui disparaît. »
200 repas offerts au CHRU de Lille chaque semaine
Le chef offre en moyenne 200 repas au CHRU de Lille chaque semaine. À cela s’ajoutent, en fonction de la disponibilité, des paniers légumes, du pains, du miel aussi, des œufs… « Les ventes servent à financer ce qu’on offre au CHRU. Nous, en gros, tout ce qu’on avait gagné ces dernières années sert à compenser un peu toutes les pertes qu’on aura », détaille Florent Ladeyn.
Celui-ci préfère d’ailleurs agir que s’appesantir sur ses pertes : « On n’aura perdu que de l’argent. Et je pense qu’il y a des gens qui ont perdu bien plus que ça. » Ce qui compte pour lui, à l’heure actuelle, c’est de profiter de cette crise pour changer nos façons de consommer et de continuer à faire vivre les petits producteurs.
« C’est quand même fou de se dire qu’aujourd’hui, parce que les gens ne consomment que ce dont ils ont besoin, l’économie mondiale est en PLS ! s’exclame le chef cuisinier. Mais voilà, il y a ceux qui vont consommer différemment et peut-être aller encore plus loin dans l’effort de dépenser son argent avec du sens et dans des cercles vertueux. Et puis il y a le reste, qui reprendra de plus belle. »