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Adeline Grattard - Ce plat, c'est l'histoire de ma vie

De ses voyages à travers la Chine, la cheffe Adeline Grattard a rapporté des souvenirs, mais aussi des saveurs et des techniques. Et ce plat, c'est sa vie…
Publié le
13
/
10
/
2020

Adeline Grattard : la recette de sa vie


La cheffe étoilée Adeline Grattard livre à Brut une recette qui a marqué sa vie : des crevettes mijotées avec des vermicelles de soja, du chou et un bouillon pimenté.


Ce plat, c’est celui de sa vie. Adeline Grattard emmène Brut en cuisine : la cheffe étoilée française évoque une recette chinoise. Elle a découvert la cuisine asiatique dans son enfance, lors de visites rendues à sa tante mariée à un Hongkongais. « Quand on allait la voir, on mangeait chinois et on côtoyait son mari et ses enfants métissés », raconte-t-elle.


Des voyages culinaires


« Je vais vous parler d’un plat qui représente ma vie, c’est tout ce que j’aime, des saveurs, des techniques. Ce sont des crevettes mijotées avec des vermicelles de soja, du chou et un bouillon pimenté », indique la cheffe. Il s’agit d’un plat qu’elle dégustait durant sa grossesse. Elle se souvient : « J’avais le ventre énorme, je revenais les jambes complètement enflées par le piment et… je me régalais. »


Adeline Grattard commence par décortiquer les crevettes. Des souvenirs lui viennent à la vue du crustacé, notamment les langoustes qu’elle a pu manger en Guadeloupe. Dans les années 70, sa sœur et elle voyagent souvent grâce à leurs parents, qui travaillaient beaucoup.


« Mes parents étaient complètement dingues de ces nourritures et on finissait éclatés. C’était de la dépravation, presque. Bien évidemment, c’est moi qui décortiquais mes crevettes. J’acceptais pas trop qu’on fasse les choses pour moi, surtout autour de la nourriture, c’est moi qui décortiquais mon crabe, mon araignée ou mes bulots. Je finissais toujours complètement crépie, de la tête aux ongles tout noirs. »


« C’est un plat qui me poursuit »


Pour la cheffe, qui a grandi à la campagne, la présence de légumes dans l’assiette est primordiale. Chez elle, il fallait se réveiller le dimanche matin pour se rendre au potager. Avec sa sœur, elles devaient aider leur père. « Il est Jurassien et a grandi dans une ferme. Il reproduisait exactement la même chose, donc on était au turbin pour cueillir les framboises, les haricots. C’étaient de beaux dimanches à la campagne, comme on appelait ça avec ma mère… »
 
La première fois qu’Adeline Grattard se retrouve dans une cuisine asiatique, c’est grâce à Pascal Barbot. Ils se rendent à Hong Kong pour une démonstration. La cheffe étoilée est impressionnée par les capacités des cuisiniers, notamment par leur dextérité à manier la cuisine au wok.


« J’ai choisi ce plat parce que c’est un plat qui m'a poursuivie des années. J’ai l’impression que c’est le symbole de ma vie. C’est aussi mon essence. C’est parce que ce c’est ce que j’aime manger, c’est ce que j’aime faire et servir. Et j’ai toujours beaucoup d’espoir en le servant que les gens se régalent. C’est un plat de cœur, il est plein de sincérité, plein d’émotions pour moi. »