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D'anciens livreurs Deliveroo et Uber Eats montent leur coopérative
Anciens livreurs, ils créent leur coopérative
À Bordeaux, d’anciens coursiers de Deliveroo et Uber Eats montent une coopérative. Ils se nomment Les Coursiers bordelais.
« Avant, j’attendais qu’un patron quasi imaginaire mais ultra présent m’envoie une livraison de tacos pour gagner 4 euros », se souvient Arthur. Il y a trois ans, il était livreur pour la plateforme Deliveroo. C’était l’un des premiers du service de livraison à se syndiquer. Un beau jour, excédé par ses conditions de travail, il décide de fonder une coopérative de livreurs à vélo. D’autres coursiers se joignent à lui. Ensemble, ils fondent Les Coursiers bordelais.
« On est une alternative »
Arthur et ses collèges sont désormais salariés, et non plus autoentrepreneurs. Ils voient leur coopération comme une alternative aux géants de la livraison de repas tels qu'Uber Eats, Deliveroo ou Just Eat. « On est là pour dire : “Il n’y a pas besoin de payer des livreurs comme des merdes en contournant le droit du travail pour monter une entreprise qui est viable" », explique Arthur.
Il poursuit : « On est une alternative, mais comprends bien que c’est pas nous qui allons détruire l’ubérisation. Mais montrer que c’est possible de faire autrement, c’est très important. » Comme plusieurs coopératives en Europe, ils ont rejoint CoopCycle, une association française qui aide des livreurs à créer leurs coopératives. Elle leur met aussi à disposition une application de gestion de livraison.
Un changement radical
Cela fait maintenant deux ans que l’entreprise des Coursiers bordelais existe. Les salariés assurent tous types de livraisons : du médical à alimentaire. Puisqu’il s’agit d’une coopérative, l’entreprise appartient à tous ses employés. Ils ont également le même statut et se partagent les différentes tâches.
Les livreurs de Bordeaux peuvent se permettre un salaire un peu plus élevé que le Smic. Autres avantages : ils sont en CDI, ont une mutuelle et des congés payés. Avant, ils ne bénéficiaient pas de tout ça.
« J’arrive à recommencer à vivre. Plus aucun stress par rapport au timing pour faire les courses. J’ai un salaire fixe. Je sais que si demain, je me fais mal, je continuerai à toucher quelque chose. Je n’ai plus cette pression-là de me dire : “Si je tombe, je n’aurai plus rien.” Psychologiquement, je n’ai plus aucun souci à me faire. Le travail ubérisé, ce n'est plus une souffrance psychologique », se réjouit Clément, le cadet des Coursiers bordelais.