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JR veut prendre en photo 1000 personnes à Miami

À l’occasion du Art Basel à Miami, Brut a rencontré le photographe JR, qui veut regrouper les histoires de 1000 personnes en une fresque.
Publié le
03
/
12
/
2022

“J'ai vraiment photographié moi-même mille personnes”


“La fresque Chroniques de Miami est en train d'être shootée, donc bienvenue.” L'artiste français JR, connu pour ses collages photographique en pleine ville, a décidé de photographier à Miami 1000 personnes et d'enregistrer leurs histoires pour en faire une fresque. Brut l’a rencontré dans le cadre du Art Basel, une manifestation internationale d’art contemporain qui s’est tenu du 1er au 4 décembre, à Miami en Floride. “La plupart des gens, c'est vraiment dans la rue, où dès que je croise des gens, je leur envoie toujours l'adresse du jour. En fait, ça n'a rien à voir avec mes goûts personnels. C'est vraiment les gens que je rencontre et le hasard de qui est là à ce moment-là. Et ce sont ces mille personnes qui représenteront Miami à ce moment-là, mais ça aurait pu être représenté si je l'avais fait dans deux mois par mille autres personnes totalement”, explique le photographe.
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Un projet interactif créé dans un camion


Cela fait partie de son projet interactif “JR : Chroniques”, qu'il reproduit dans plusieurs villes dans le monde. Il a même mis en place une application interactive, capable de lire ses fresques, comme ici celle de New York. “Je prends ma fresque, comme ça, puis je prends mon téléphone et j'ouvre ‘JR:murals’, c'est une appli gratuite. Je vais dessus... Je clique ici pour lancer l'exploration. Ce que va faire l'appli, c'est qu'elle va scanner la fresque. (...) Par exemple, si je veux savoir qui est Ross, je clique sur Ross, je clique ici et je vais entendre sa voix”, détaille JR. “Salut, je m'appelle Ross, je suis très content de faire partie de ce projet. Ce type m'a fait venir au moment où j'allais sortir du boulot. Je travaille ici, dans l'informatique”, peut-on entendre dire Ross. “Et on a ça pour tout le monde. Même le chien aboie”, ajoute l’artiste.
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Grâce à un camion transformé en studio, il rencontre des personnes dans toute la ville, comme l’explique JR. “Il y a ça qu'aux États-Unis, ces très, très longs semi-remorques, et dedans, on a tout le studio avec tous les postes de travail et le fond vert, ce qui fait qu'on n'annonce à personne qu'on est à un endroit et on attrape les gens dans la rue, et donc on doit, littéralement, les convaincre, leur parler, leur dire: ‘Bonjour, excusez-moi, est-ce que vous voulez bien être dans cette fresque?’”,
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“C'est ce qui fait pour moi la force d'un art participatif”


L’occasion même de faire des rencontres amusantes: “Massimo Bottura, deux fois le plus grand restaurant du monde, un de mes meilleurs amis et il a été dans la fresque de New York parce qu'il était là par hasard. Et aujourd'hui, il m'appelle et il me dit: ‘Mais je suis encore là par hasard.’ J'ai dit : ‘Ce n'est pas possible, viens dans la fresque.’ (...) Je lui ai dit que tous les plus grands chefs du monde ont mis leur tête par terre et les pieds au plafond. Et ça, c'est les chefs, ils ont l'esprit de compétition. Maintenant, il veut le faire”, rigole JR.
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“Ce n'est pas en rencontrant deux-trois personnes que tu as vraiment l'empreinte d'une ville. Et de rencontrer mille personnes, parce que là, j'ai vraiment photographié moi-même mille personnes, parlé avec mille personnes, et ensuite on a enregistré leur histoire, je trouve que d'un coup, tu as une autre vision à vie de la ville. Mais dans tous mes projets, je les pense toujours pour impliquer les gens, soit au collage, soit en étant dans l'œuvre, à toutes les étapes du processus, et c'est ce qui fait pour moi la force d'un art participatif”, conclut l’artiste.
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