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Le stalking : pourquoi on est aussi nombreux à le faire

"On peut stalker un ex ou une ex pour nourrir une forme de masochisme." Espionner son ex, son compagnon ou sa future conquête, on est nombreux à le faire. Voilà pourquoi…
Publié le
29
/
05
/
2019

Masochisme, jalousie, dépression… Pourquoi les internautes sont-ils si nombreux à stalker ?


L'anglicisme « stalking » se réfère aux personnes qui espionnent quelqu'un sur Internet, notamment un ex-compagnon ou une future conquête. Le psychanalyste Michaël Stora nous explique pourquoi ce phénomène se répand et les raisons qui poussent de nombreux internautes à stalker.


1. Stalker pour surmonter une rupture amoureuse


Selon le psychanalyste Michaël Stora, si les séparations amoureuses sont si difficiles, c’est parce que l’autre est toujours en vie ! « Très souvent, dans les premiers temps du deuil, nous sommes comme tyrannisés par l'image de l’autre » explique Michaël Stora. Et si certains vont plutôt couper les ponts et jeter tout ce qui leur rappelle l’autre, d’autres vont stalker, « comme une manière de continuer et de s'empêcher de faire le deuil » analyse Michaël Stora. « Au fond, le stalking est une manière d'éviter l'effondrement dépressif qui existe lorsqu'il y a un deuil amoureux » ajoute le psychanalyste.


2. Stalker pour contrôler l'autre


Certains préfèrent stalker une personne avec qui ils ont un premier rendez-vous pour mieux savoir à quoi s’attendre, ou même récolter des informations pour créer une complicité. « Finalement, il est possible ainsi de mieux surveiller, mieux contrôler l’autre » estime Michaël Stora.


3. Stalker par masochisme


« Là, ça devient plus compliqué » lance le psychanalyste Michaël Stora. Par masochisme, on refuse d’oublier l’autre. « Les réseaux sociaux, à ce niveau-là, sont terribles, parce qu'ils nous préviennent au quotidien du fait que l'autre continue à vivre » ajoute Michaël Stora. En plus, l'autre essaye parfois de « montrer qu'il va bien, qu'il a, pourquoi pas, trouvé quelqu'un d’autre » estime Michaël Stora. Et on risque alors d’entrer dans un cercle de stalking infernal.


4. Stalker pour entretenir une jalousie


Ce type de stalking prend racine dans une angoisse de la séparation. Selon le psychanalyste Michaël Stora, la jalousie est un cercle, ce « qui fait que ça vient nourrir le délire ». Par exemple, si l’on envoie à la personne qu’on aime un mot d'amour sur une messagerie et, voyant que l'autre est en ligne et ne répond pas, on commence à douter, à imaginer que la personne ment ou n’a plus de sentiments… « À partir de ce moment-là, ça peut aller dans une dérive qui est celle de la surveillance » prévient Michaël Stora, psychanalyste.


5. Stalker pour se sentir moins seul


Les réseaux sociaux sont avant tout des médias d’images. « D'images totalement idéalisées » ajoute le psychanalyste Michaël Stora. Et lorsqu’on traverse des phases de doute « nous allons chercher, à travers la main comme métaphore du moi, de serrer le monde dont le but serait entre son poing fermé, de contrôler l'autre. De le stalker, de le surveiller, et finalement peut-être, d'avoir l'impression d'être moins seul » analyse Michaël Stora.