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Le ventre, ce deuxième cerveau

"Ce cerveau dans notre ventre, il a 200 millions de neurones. Ça correspond au cerveau d'un chat ou d'un petit chien."
Publié le
13
/
04
/
2020

Le ventre, un second cerveau !


En plus du cerveau situé dans la boîte crânienne, un second cerveau se cache dans nos intestins : c'est le système nerveux entérique. Une docteure en neurogastrologie nous en apprend plus.


« Le système nerveux entérique a 200 millions de neurones. Alors c'est sûr que si on compare au cerveau du haut, qui en contient 90 milliards, c'est un plus petit cerveau. Mais à titre de comparaison, 200 millions de neurones, ça correspond au cerveau d'un chat ou d'un petit chien. Et ça, c'est assez incroyable, puisque ça discute dans les deux sens, et sans arrêt. » Sophie Yvon est docteure en neurogastrologie et nutrition, et elle étudie l'influence du cerveau du bas sur celui du haut. Brut l’a rencontrée.


« Ce qui va se passer dans votre ventre va avoir un impact sur votre cerveau »


Lorsqu'on stresse, on a la boule au ventre. Lorsqu'on est déçu, on dit qu'il faut digérer la mauvaise nouvelle. Lorsqu'on est courageux, on dit qu'on a des tripes, et au contraire, lorsqu'on est amoureux, on a des papillons dans le ventre. Tout ça, ce sont des expressions populaires qui mettent en lien notre cerveau et notre intestin. Mais depuis la fin des années 1990, ça a été prouvé scientifiquement. Ce qui va se passer dans votre ventre va avoir un impact sur votre cerveau.


Le cerveau va envoyer des messages au ventre. Quand on est stressé, on a la boule au ventre. Concrètement, en sciences, comment ça se traduit ? Dans une situation de stress, de stress aigu voire de stress chronique, le transit intestinal augmente : on va aux toilettes plus souvent.


« Les premiers organes primitifs n'étaient dotés que d'un tube digestif, et pas de cerveau »


Il y a une théorie que j'aime beaucoup qui dit que notre ventre ne serait pas notre deuxième cerveau, mais le premier. Parce que si on remonte le temps dans l'histoire de la vie, les premiers organes primitifs n'étaient dotés que d'un tube digestif, et pas de cerveau. Le ventre influence le fonctionnement cérébral en utilisant deux voies : les informations électriques via les nerfs et les informations chimiques via le sang.


La majorité de la sérotonine est produite par notre ventre. Et cette sérotonine est connue comme l'hormone du bien être. Plus on a de sérotonine, plus on est, disons, de bonne humeur. En traversant le système digestif, les aliments influencent les deux cerveaux à la fois. L'alimentation va avoir un effet, mais cette communication elle est multifactorielle. Il y a plein de choses qui entrent en jeu comme le stress, l'environnement, les conditions de vie, mais également les notions d'inflammation ou de pathologies.