Livreur, il aurait préféré être confiné : Hamza témoigne

"On n'a pas le choix. Si demain on va pas travailler, on n'aura pas d'argent pour nourrir notre famille."
Publié le
21/3/2020
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Covid-19 : le quotidien d’un livreur Deliveroo pendant le confinement


Par crainte de n’être indemnisé ni par Deliveroo, ni par l’État, Hamza a décidé de poursuivre son activité.


« J’aurais aimé écouter le président de la République et être confiné avec ma femme, qui est enceinte. Malheureusement, je ne peux pas. Bien sûr qu’on est en première ligne, mais personne ne parle de nous. On est des livreurs, de pauvres livreurs qui se font exploiter depuis fin juillet. » Hamza est livreur Deliveroo. Depuis le début du confinement dû à la pandémie de Covid-19, il continue le service. Mais ce n’est pas par choix.


« Dans une période de confinement, personne ne devrait être dehors »


« J’ai envie de te dire, on a l’habitude de se faire exploiter. Dans une période de confinement comme celle-là, personne ne devrait être dehors. Mais nous, on n’a pas le choix. Si demain, on ne va pas travailler, on ne va rien manger du tout. Ça veut dire qu’on n’aura pas d’argent pour nourrir notre famille », poursuit Hamza.


En effet, les entreprises de livraison n’indemnisent pas les livreurs qui souhaitent suspendre leur activité. Certaines entreprises comme UberEats indemnisent uniquement les personnes contaminées par le Covid-19.


« C’est pour le loisir, le plaisir des gens »


Par crainte de n’être indemnisé ni par Deliveroo, ni par l’État, Hamza a décidé de poursuivre son activité. « Je ne vais pas vous mentir, c’est un service récréatif. Ça veut dire que tu n’es pas dans la nécessité d’avoir un burger ou une pizza livrée par des livreurs, par nous, les pauvres livreurs de Deliveroo ou de chez Uber. C’est pour le loisir, le plaisir des gens, pour qu’ils vivent mieux leur confinement. Nous, on est là pour eux. »


Depuis juillet 2019, les livreurs dénoncent un changement de tarification et une baisse de leurs revenus. Hamza acquiesce : « Cette commande-là, à l’époque, elle était payée minimum 10 euros. Là, tu vas juste à Rue d’Anjou pour 7,35 euros. Ils cassent les prix ! On reste positif. On n’a pas le choix.