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Pourquoi, pour certains autistes, se nourrir est un combat
Pourquoi, pour certains autistes, se nourrir est un combat ?
Le philosophe Josef Schovanec est autiste. Pour lui, comme pour de nombreux autres autistes, se nourrir est parfois un défi. Voici pourquoi.
« Le macaron est une arnaque. Parce que, si vous mangez un macaron de goût citron, par exemple, et bien, seul le coeur du macaron a un goût de citron. Vous voyez le problème ? Et quand vous êtes un peu sensible, à la fois sur le plan gustatif, à la fois sensible au mensonge, ça peut être une difficulté majeure » explique le philosophe Josef Schovanec.
Cet exemple illustre bien la difficulté à laquelle Josef Schovanec doit parfois faire face, comme de nombreuses autres personnes autistes, pour se nourrir. Durant son enfant, il lui était quasiment impossible de manger quoi que ce soit. Josef Schovanec était donc, comme d’autres personnes autistes, gravement anorexique.
Pour manger du jambon, le philosophe Josef Schovanec doit procéder à une sorte de microchirurgie, c’est-à-dire retirer tous les filaments blancs. « La difficulté étant que, quand on n'est pas très habile, comme c'était naturellement mon cas, la procédure peut prendre des heures et a l'arrivée, il n'y a plus de jambon et on n'a toujours pas mangé » précise Josef Schovanec.
Beaucoup de personnes autistes sont adeptes d'un certain type d'alimentation. Certains sont par exemple végétariens, d’autres refusent de manger tout aliment cuit ou encore mangent exclusivement des aliments d'une certaine couleur, ou avec une certaine température, ou avec une certaine présentation…
Avec le gastronome Claude Carat, Josef Schovanec a demandé à des personnes autistes et à leur famille leurs solutions culinaires dans un livre : Je cuisine un jour bleu. Gourmets autistes, recettes et témoignages. « À chaque difficulté, à chaque obstacle, avec un petit coup de génie, on peut trouver une solution » conclut le philosophe Josef Schovanec.