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Quel impact a la crise sanitaire sur la santé mentale des étudiants ?
Covid-19 : comment va la santé mentale des étudiants ?
De nombreux étudiants subissent les conséquences de la crise sanitaire due à la pandémie. Ils raconte à Brut comment ils surmontent la crise.
Ils ont peur et ils ont du mal à se projeter. Les étudiants paient les frais psychologiques de la crise sanitaire. À cause de la pandémie et des événements qui y sont liés, nombre d'entre eux se questionnent sur leur avenir professionnel. Brut a rencontré plusieurs étudiants. Ils témoignent.
Ils angoissent pour leur avenir
« Qu’est-ce que je serai dans 10 ans, qu’est-ce que je serai dans 20 ans ? Finalement, il n’y a qu’une seule réponse, c’est : “J’en sais rien.“ », pense Umit, étudiant. Il poursuit « On en sait rien et ce doute, cette absence de réponse, c’est ça qui provoque une peur, une peur du vide en fait, parce qu’on a rien à envisager de cet avenir-là avec ce qu’on a actuellement. » Umit a des projets mais ignore comment les mener à bien sur le long-terme.
Il poursuit : « On nous demande de penser au moyen terme, de penser au après. Qu’est-ce qu’on va faire après les études ? Jusqu’où on va aller dans nos études ? Est-ce qu’on va se réorienter ? Dans quels domaines on va se spécialiser ? Est-ce qu’on va travailler à côté ? C’est infiniment angoissant d’y réfléchir sur une période où tout change d’une semaine à l’autre, où les règles de vie commune changent du tout au tout d’une semaine à l’autre, où on est forcés de réfléchir au temps court. »
Le questionnement est le même chez George. Cet étudiant n’arrive pas à ce projeter au delà de six mois. Pourtant, il a une thèse à rédiger. « Je vois pas ma thèse écrite dans six mois parce que je n’arrive pas à m’organiser pour la travailler. Et ça pour moi, c’est vraiment, c’est ça ce qui m’angoisse », raconte-t-il. George met en cause le manque de clarté du gouvernement.
Plus de consultations psychiatriques
Frédéric Adger est psychiatre dans un Bureau d’Aide Psychologique Universitaire (BAPU). Il constate une forte augmentation de suivis psychologiques depuis la crise sanitaire. Il reçoit 15 à 20 appels par jour pour des demandes de suivi psychologique. Les étudiants viennent même sur place pour faire leur demande. De plus, les listes d’attente dans les centres tels que le sien sont de plus de 300, voire 400 étudiants.
« La période avant 25 ans est une période où surviennent 3/4 des troubles psychiatriques. Donc ce qu’il se passe durant cette période-là va être déterminant. C’est une période qui est complexe où il y a des choses très importantes qui se jouent. Pour faire très schématique : c’est une période où on passe du monde familial et scolaire à un monde beaucoup plus ouvert sur des choses nouvelles, sur le social et sur des apprentissages et puis, à terme, un travail », explique le psychiatre. L’une des solutions de Frédéric Agder, est que les étudiants restent en lien avec leur proche. Selon lui, ils doivent aussi éviter de se désorganiser.