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À quoi ressemblerait un Tour de France propre ?
“Le vélo, c’est de la mobilité douce”
Pour Guillaume Martin, cycliste de l'équipe Cofidis, sa pratique du sport est “pleine de contradictions”. Car pour lui, même si le cyclisme est une mobilité douce qui ne fait appel à aucune énergie extérieure mise à part la force musculaire de la personne qui pratique ce sport, cette activité, en haut niveau engendre également de la pollution. “Je pollue certainement plus qu'un citoyen lambda du fait de mon métier. Donc c'est là que réside tout le paradoxe. Le cyclisme, par exemple, c'était un sport traditionnellement très européen: la France, l'Espagne, l'Italie, la Belgique... Mais aujourd'hui, depuis quelques décennies, ça s'ouvre à l'international. C'est une bonne chose aussi que, aujourd'hui, le cyclisme africain se développe à vitesse grand V, tout comme le cyclisme sud-américain”.
Sur la route du Tour de France avec la caravane E.Leclerc
Selon lui, ces sujets sont compliqués et nécessitent une réflexion autour de leur impact, avec des compromis. “C'est des sujets vraiment compliqués et auxquels on peut répondre peut-être seulement par des compromis. Non pas complètement rêver d'une empreinte carbone zéro, mais de réduire l'impact qu'on a. Il y a une réflexion de la part des organisateurs du Tour de France, des choses que moi, je vois changer peu à peu, depuis mes débuts pro, mais peut-être pas assez vite”.
Avec Patrick Dancoisne, effaceur du Tour de France
Un tour de France propre, ça ressemblerait à quoi ?
Aujourd’hui, Guillaume Martin explique que la grande majorité du peloton a la décence de ne plus se débarrasser de ses déchets n'importe où dans la nature, même s’il voit toujours du plastique et des bidons jetés là où il n’y a personne pour les ramasser. “J’ai du mal à comprendre, ça me rend fou”, explique le cycliste.
Tour de France: il anime une émission autour du handicap
S'il devait imaginer un tour de France plus propre, les véhicules suiveurs seraient moins nombreux selon Guillaume Martin. Car si certains sont nécessaires pour ma sécurité, d’autres comme les véhicules médias ou VIP ne sont pas indispensables. “C'est une source de revenus, sans doute, mais ce n'est peut-être pas absolument nécessaire. Et sur mes premières années pro, le Tour de France, on faisait souvent les journées de repos, on prenait un vol intérieur à l'autre bout de la France. Là, ça a tendance à se réduire, ce genre de cas, et c'est une bonne chose. Voilà, il faudrait peut-être revenir aussi aux parcours tels qu'ils étaient au début c'est-à-dire qu'on arrivait dans une ville, le lendemain, on partait de cette ville pour aller à une autre, et finalement, il n'y avait pas de transferts très longs entre chaque étape, qui sont fatigants pour nous. Et puis, ça veut dire qu'à chaque fois, tous les véhicules doivent se déplacer. Et puis continuer la prise de conscience au sein même du peloton, des coureurs. Depuis quelques années, il y a des zones de collecte qui sont mises en place par les organisateurs, où on peut jeter nos déchets qu'ils seront ramassés. C'est un effort fait de la part des organisateurs et le minimum, c'est de respecter ces zones.”