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Territoires zéro chômeur : à Mauléon, la fin du chômage de longue durée ?
L’Esiam, une entreprise qui lutte contre le chômage
L’Esiam, créée en 2017 près de Cholet, a pour but de redonner du travail aux chômeurs de longue durée sans recréer du chômage en parallèle. Aujourd’hui, l’entreprise s'approche de l’équilibre.
Connaissez-vous les entreprises à but d’emploi ? "Nous ne sommes pas comme les autres : nous recrutons les demandeurs d’emploi, et ensuite, nous leur trouvons un travail non pourvu par une autre entreprise" explique Christophe Boutin, le directeur de l’Esiam, l'Entreprise solidaire d'initiatives et d'actions mauléonnaise. Sa compagnie a vu le jour début 2017 à Mauléon, près de Cholet (Maine-et-Loire). Son but : résorber le chômage de longue durée.
À sa création, L’Esiam comptait seulement 15 salariés. Aujourd’hui, ils sont 77 anciens chômeurs à travailler en CDI, payés au SMIC. Sébastien, lui-même ancien chômeur de longue durée, a participé à la création de l’entreprise. "J'ai travaillé en milieu hospitalier durant une dizaine d’années. Puis j’ai fait une hernie discale paralysante, et on m’a licencié. Quand j’ai entendu parler d’une expérimentation qu’ils voulaient créer à Mauléon, je me suis dit : “Moi, ça fait six ans que je galère, ça m’étonnerait qu’on me trouve du boulot du jour au lendemain.’’ Mais quatre ans plus tard, je peux dire que même quand on est handicapé, on est capable de faire des choses."
"On a prouvé que des gens inemployables l’étaient, finalement"
"L’idée, c’est de redonner de l’emploi salarié sans créer du chômage en parallèle", précise Christophe Boutin. A l’Esiam, on cherche des postes non pourvus, notamment dans des secteurs comme le jardinage ou le recyclage. "Cette année, on a de grosses commandes, on est bien implantés au niveau du territoire. On a prouvé que des gens inemployables l’étaient, finalement."
Certains anciens chômeurs espèrent même fonder leur propre business. C’est le cas de Sarah, employée par l’Esiam depuis un an et demi. "L’Esiam, j’essaie de m’en servir comme tremplin. Je voudrais ouvrir mon propre petit restau. Dans une ville comme Mauléon, il n’y en a pas, donc ça serait vraiment mon truc à moi."
Aujourd’hui, l’Esiam vit grâce à une subvention de l’Etat. Toutefois, trois ans après son lancement, l’entreprise s'approche de l’équilibre, avec un chiffre d'affaires annuel d’environ 290.000 €. Depuis son lancement, la réalisatrice Marie-Monique Robin a suivi l’évolution de cette expérimentation, qu’elle a immortalisée dans le documentaire Nouvelle cordée, sorti au cinéma le 20 novembre 2019.