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Yannick Noah est une personnalité emblématique du monde du tennis et de la musique. Sur les courts de tennis, Yannick Noah s'est illustré de manière exceptionnelle. Sa carrière a atteint son apogée en 1983 lorsqu'il a remporté la finale de Roland Garros. Ce moment historique a consacré Noah en tant que premier Français depuis Marcel Bernard en 1946 à remporter le titre en simple messieurs à Roland Garros. Sa victoire en finale contre Mats Wilander reste gravée dans les mémoires, symbolisant un triomphe pour la France. Outre ses exploits en simple, Yannick Noah a également contribué de manière significative à la victoire de l'équipe de France en Coupe Davis. En 1991, en tant que capitaine de l'équipe, il a mené celle-ci à la victoire, inscrivant ainsi un nouveau chapitre glorieux dans l'histoire du tennis français. Retour sur son parcours.
“C’est le moment de ma vie”
Yannick Noah est né le 18 mai 1960 à Sedan d’un père footballeur et d’une mère enseignante. Il a grandi au Cameroun, le pays de son père. “J’ai une enfance merveilleuse. Dans le sens où on était toujours à poil, pieds nus, tu allais à l’école… Il faisait chaud tout le temps” expliquera le sportif français. À 11 ans, il rencontre son idole, le joueur de tennis américain Arthur Ashe, alors en vacances au Cameroun. En France, il intègre à ses 15 ans une section sport-études à Nice, et remporte la même année son premier championnat de France cadets. Repéré par Arthur Ashe, il intègre en effet une section sport-études à Nice. Certains de ses camarades le surnomment alors “Bamboula”. “Ils ne m’appelaient pas “Bamboula” pour me faire du mal. C’était juste de l’ignorance de ce que je pouvais resentir comme gamin. Et ce sont toujours mes amis. Mais tu peux, par ignorance, des fois faire du mal. Et c’est ce qu’il s’est passé pour moi” commentera plus tard le joueur de tennis. À 15 ans, il remporte le championnat de France cadets.
Yannick Noah quitte la France pour devenir chef de son village au Cameroun.
À 23 ans, Yannick Noah gagne Roland-Garros face au joueur suédois, Mats Wilander. Aucun français n’a gagné un tournoi du Grand Chelem depuis son sacre dans un tournoi masculin. “Tout le monde sait ce que ça représente pour. C’est le moment de ma vie”, explique-t-il. Quelques mois plus tard, alors qu’il est numéro 3 mondial, son meilleur classement, le sportif tombe en dépression. Il déclare plus tard : “Je venais de gagner Roland. J’allais au restaurant, j’avais des photographes qui me suivaient. J’allais m’entraîner, j’avais des caméras tout le temps. J’étais pas prêt à ça quoi. C’était pas ça mon rêve. Mais bon, ok, j’avais compris que ça venait avec mais c’était chaud. Mais c’est pas ça qui m’a déprimé. C’est que le lendemain de ma victoire… Quand tu as un objectif de 15 ans, imagine le jour où tu l’atteints. Tu te réveilles le matin et tu te dis : “Mais qu’est-ce que je fais maintenant ?” Une énorme dépression… Mon instinct me dit : “Faut que je parte d’ici, je ne vais pas m’en sortir.” Je pensais à des conneries. Je pensais vraiment à des conneries. J’étais seul. Je pensais à des trucs pourris. Et je suis parti à New York et je suis arrivé l’aéroport et c’était comme si je respirais à nouveau.”
Il met fin à sa carrière à 31 ans, quelques mois après avoir remporté son 23e titre en simple à Sydney. “Je gagne mais ça ne me fait rien. Tout ce boulot. Tous ces sacrifices, tous ces efforts, c’est pour vivre ces secondes de joie. Le jour où t’as plus ça… C’est fini”, explique le champion. Il décide alors de se tourner vers la musique, et sort son premier titre, Saga Africa, qui deviendra le tube de l’été 1991. “Je rêvais d’être chanteur. Quand j’allais voir Téléphone, je voyais Jean-Louis et Louis. Je me disais : “Putain, qu’est-ce que j’aimerais être à sa place.” Ce qui déclenche, c’est un coup de chance. Je me retrouve dans un studio par hasard. Le chanteur que je devais voir n’est pas là parce qu’il est malade. Et d’un coup, je me retrouve derrière un micro avec une boîte à rythmes, et puis je délire. Et j’ai deux couplets d’une chanson, mais j’ai pas de refrain. Et puis le lendemain, on me dit : “Ah, on a trouvé un refrain, c’est : Saga Africa, ambiance de la brousse.” Et je dis : “C’est quoi ces conneries ?”” commentera le tennisman.
En 1991, la même année que la sortie de son tube “Saga Africa”, il devient capitaine de l’équipe de France et remporte la Coupe Davis face aux États-Unis. Une première pour la France depuis 59 ans. Il gagne de nouveau la Coupe Davis en 1996 et en 2017, ainsi que la Fed Cup en 1997. De 2004 à 2012, il est élu 9 fois de suite personnalité préférée des Français. “J’étais tellement content de voir la gueule de maman à chaque fois que le classement sortait… Le téléphone sonnait, elle était tellement mais… fière. Mais le plus drôle, c’était papa. C’est papa quand il disait : “Vraiment, mon fils qui est la personnalité préférée des Français, c’est la magie.” Mes parents étaient fiers de ça” déclare le joueur de tennis. À 44 ans, il devient père pour la 5e fois. Ses enfants s’appellent Joakim, Yelena, Eleejah, Jenaye et Joalukas. Il confie : “Je suis très proche de mes enfants et je suis plus comme un bon pote. Un grand frère plus qu’un papa. On a ces relations-là. On déconne ensemble, on boit des coups ensemble, on pleure ensemble, on est proches”. A 57 ans, lorsque son père Zacharie décède, il devient chef du village d’Etoudi, le village duquel il est originaire au Cameroun. Il vit désormais là-bas.
La carrière de Yannick Noah ne se limite pas au tennis. En parallèle, il a également embrassé une carrière de chanteur avec succès. En 1991, il sort l'album "Urban Tribu" qui connaît un grand succès en France. Yannick Noah a su conjuguer ses talents de sportif et d'artiste avec une rare élégance. Au-delà de sa vie professionnelle, Yannick Noah accorde une grande importance à sa vie personnelle. Père de cinq enfants, dont le célèbre basketteur Joakim Noah, il trouve l'équilibre entre sa carrière publique et sa vie familiale. Son engagement social et son attachement à ses racines camerounaises renforcent son influence au-delà des terrains de tennis. Le parcours de Yannick Noah est également marqué par son retour sur la scène tennistique après une période de retraite. En 1988, il crée la surprise en remportant l'Open de Paris-Bercy, démontrant ainsi sa résilience et son amour pour le sport. Yannick Noah, en tant que joueur et capitaine, a apporté de nombreuses victoires à la France.
