S'exprimant au nom de ses pairs, le prêtre Laurent Bacho a assuré se sentir "responsable" face aux "souffrances de ces enfants (...) anéantis". Cette prise de parole était très attendue par de nombreuses victimes qui accusaient les religieux bétharramites de "mutisme" depuis le début de l'affaire.
Un nouveau fonds d'indemnisation pour les victimes
Parallèlement, la congrégation annonce la création d'un nouveau fonds d'indemnisation pour les victimes de violences sexuelles prescrites commises par des laïcs, alors que le champ d'action de la Commission Reconnaissance et Réparation (CRR) mise en place par l'Église depuis 2021 se limite à celles commises par des religieux.
Autre mesure, le lancement d'une commission d'enquête indépendante pour identifier "les causes" des "abus massifs" commis durant des décennies dans ce collège-lycée des Pyrénées-Atlantiques sous contrat avec l'Éducation nationale.
Lancement d'une commission d'enquête indépendante
La future commission d'enquête, dont les membres doivent encore être définis, recueillera la parole des victimes "dans différents pays" où la congrégation a des établissements et "pourra étudier les archives", a détaillé Laurent Bacho. Elle devra mettre en place des outils pour éviter un nouvel "aveuglement", a-t-il ajouté.
La création du nouveau fonds d'indemnisation sera financée par "la vente des quelques biens immobiliers" appartenant à la congrégation sur la commune de Lestelle-Bétharram, a-t-il précisé. Pour l'heure, l'indemnisation de 19 victimes via la CRR, à hauteur de 700.000 euros, a absorbé 60% de ses finances.
"La réparation financière est importante parce qu'elle donne du poids à nos mots", souligne Laurent Bacho. La congrégation veut aussi agir sur le plan "mémoriel", avec l'idée d'édifier un monument ou d'installer une plaque.
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Elle participera à un forum sur les violences sexuelles organisé le 15 mars à Bayonne par l'Institut francophone pour la Justice et la Démocratie (IFJD), une ONG qui l'accompagne depuis mai dans sa démarche auprès des victimes.
D'anciens religieux et personnels laïcs de Notre-Dame-de-Bétharram sont visés par plus de 150 plaintes déposées par des anciens élèves pour violences physiques, agressions sexuelles et viols. Après un an d'enquête, le parquet de Pau a ouvert une information judiciaire il y a dix jours et un ancien surveillant né en 1965 a été mis en examen et placé en détention provisoire.
La très grande majorité des faits dénoncés, qui remontent jusqu'aux années 1950 et s'étalent sur un demi-siècle, sont prescrites.
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