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Des déchets textiles amassés près du Sénat pour relancer le débat sur la "fast fashion"

Dix tonnes de sacs de vêtements usagés s'amoncelaient vendredi matin près du Sénat, devant les grilles du jardin du Luxembourg à Paris, une image inhabituelle visant à réclamer l'adoption rapide d'une loi contre la "fast fashion". 
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Quelques dizaines de militants du collectif "Stop fast fashion" se sont activés dans le froid matinal, peu après 8H00, pour décharger ces déchets, formant un amoncellement d'un peu plus de 2 mètres de haut de sacs poubelle transparents et jaunes, un an exactement après l'adoption en première lecture par l'Assemblée nationale d'une proposition de loi visant à freiner la "fast fashion".

Ce texte "a été voté à l'unanimité il y a un an maintenant : qu'il soit aujourd'hui bloqué, retardé, reporté, contesté, on ne le comprend pas trop", a déploré Tarek Daher, délégué général d'Emmaüs France, qui figure parmi la dizaine d'ONG fédérées dans cette coalition. 

Si la proposition de loi n'est toujours pas inscrite à l'ordre du jour du Sénat, la ministre déléguée au Commerce, Véronique Louwagie, a assuré vendredi matin sur Sud Radio qu'elle y serait examinée "avant l'été", soulignant la nécessité de lutter contre les impacts environnementaux, sociaux et économiques de ce que l'on appelle également la "mode jetable".

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Des dispositions écologiques plus que nécessaires

"On produit tellement de vêtements, dans des quantités tellement astronomiques, que c'est illusoire de se dire qu’on va pouvoir tout recycler, tout traiter, tout réutiliser. Il y a un besoin de produire moins de vêtements", a de son côté souligné auprès de l'AFP Pierre Condamine, chargé de campagne surproduction de l'ONG Amis de la Terre France, également membre du collectif. 

Outre cette mobilisation près du Sénat, Stop fast fashion, auquel participent aussi Zero Waste France ou encore France Nature Environnement, a organisé une quarantaine de manifestations vendredi dans différentes villes de France, des rassemblements ou des distributions de tracts visant à sensibiliser aussi les consommateurs. 

Selon le ministère de la Transition écologique, l'industrie textile est devenue l'une des plus polluantes au monde. Elle génère près de 10% des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales - soit davantage que les vols internationaux et le trafic maritime réunis - et consomme 4% de l'eau potable du monde. 

La proposition de loi "visant à réduire l'impact environnemental de l'industrie textile" prévoit notamment une interdiction de la publicité pour la vente de vêtements à prix cassés et un "malus" environnemental renforcé pour les rendre moins attractifs.

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