Surnommée la “diabolique de Nancy”, elle avait été condamnée à 20 ans de réclusion pour avoir tué son amant en 1985, Bernard Hettier, et découpé son corps en morceaux à l’aide d’une meuleuse.
Une disparition qui intrigue
Nous sommes en 1985, Bernard Hettier, âgé de 55 ans, est contremaître dans une usine chimique à Nancy.
Cela fait plusieurs mois qu’il se fait harceler par une ex-maîtresse, Simone Weber, mais Bernard ne veut plus entendre parler d’elle.
Le 22 juin 1985, il disparaît sans laisser de trace.
Le choc de la découverte
Le 15 septembre 1985, un tronc humain est repêché dans la Marne, à Poincy (Seine-et-Marne). Aucun bras, aucune jambe, pas de tête. Après de longues expertises, parfois contradictoires, l’identité est confirmée : il s’agit bien de Bernard Hettier.
Les enquêteurs remontent alors la piste de Simone Weber.
Une enquête sous surveillance
Pour en savoir plus, les policiers placent Simone Weber et sa sœur Madeleine sur écoute. Pendant des semaines, ils entendent des banalités : météo, recettes de cuisine, chiffres du Loto.
Jusqu’au jour où un détail les intrigue : ces chiffres ne seraient pas anodins.
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Les chiffres gagnants du loto dont les soeurs Weber s’échangent correspondent à un numéro. Celui d’une cabine téléphonique où les deux discutent plus librement.
Cette découverte permet de remonter jusqu’à un garage à Cannes, dans lequel la voiture de Bernard est retrouvée.
Le box avait été loué par Simone Weber, sous un faux nom : Madame Chevallier.
Un scénario glaçant
Peu à peu, les indices s’accumulent. Des traces de sang sont relevées dans l’appartement de Simone. Une quinzaine de sacs-poubelles ont été descendus en pleine nuit. L’appartement a été nettoyé de fond en comble. Les enquêteurs retrouvent également une meuleuse à béton.
Selon l’accusation, Simone Weber aurait tué Bernard Hettier dans son logement à Nancy, avant de découper son corps avec cette meuleuse, puis de disperser les morceaux.
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Mais aucun témoin, aucun aveu, aucun mobile officiel. Et une accusée qui nie en bloc.
Un procès hors norme
Le procès s’ouvre le 17 janvier 1991 à la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle. Simone Weber s’y montre combative, souvent provocante. Elle change d’avocat à de nombreuses reprises : 25 au total. Elle s’adresse au juge d’instruction, Gilbert Thiel, en l’appelant parfois “mon poussin”, parfois “Touvier”.
Pendant 31 jours, l’affaire passionne les médias et le public. L’ancienne professeure de philosophie, autrefois perçue comme “la bonne dame de Nancy”, devient “la diabolique de Nancy”.
Une condamnation sans aveu
Le 28 février 1991, Simone Weber est reconnue coupable du meurtre de Bernard Hettier, sans préméditation. Elle est condamnée à 20 ans de réclusion criminelle.
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En revanche, elle est acquittée pour l’empoisonnement présumé de son second mari, Marcel Fixard, décédé brutalement d’un arrêt cardiaque peu après leur mariage. Il lui avait légué tous ses biens.
Une vie recluse
Simone Weber purge sa peine à la prison des femmes de Rennes. Elle est libérée pour bonne conduite le 17 novembre 1999, après 8 ans de détention. Elle part s’installer discrètement sur la Côte d’Azur.
Jusqu’à sa mort, elle n’a jamais reconnu sa culpabilité. En 2017, elle demande même une révision de son procès. Elle affirme avoir été victime d’une erreur judiciaire.
Simone Weber est morte le 11 avril 2024 à son domicile de Cannes, à l’âge de 94 ans. Elle emporte avec elle les mystères d’un crime sans aveu.
Son nom reste attaché à l’un des faits divers les plus glaçants des années 1980. Et à une question toujours sans réponse : que s’est-il vraiment passé, ce jour de juin 1985, à Nancy ?