En Martinique, une mobilisation contre la vie chère

En Martinique, le port de Fort-de-France a été bloqué pour protester contre la vie chère. Voici ce qu'il s'est passé.
Manifestation contre la vie chere Destreland CREDIT @Naïza RIPPON / RCI Guadeloupe

Ce dimanche 1er septembre 2024, à Fort-de-France, des centaines de personnes ont manifesté et dressé des barricades pour empêcher les poids lourds d’accéder au port. Ce qu’elles demandent, c’est que les prix de la grande distribution en Outre-mer soient alignés sur ceux de l’Hexagone. Car il faut savoir que les prix des produits alimentaires en Martinique sont jusqu’à 40 % plus élevés, 42 % pour la Guadeloupe ou encore 37 % pour la Réunion, selon une étude de l’Insee de 2022.

Les produits alimentaires jusqu'à +40 % plus chers que sur l'Hexagone

Cet appel à manifester pacifiquement a été lancé par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC). En Guadeloupe, une centaine de personnes se sont donné rendez-vous devant l’un des plus gros centres commerciaux de l’île. En Hexagone aussi, une centaine de personnes de la communauté ultramarine ont manifesté à Créteil, dans le Val-de-Marne. L’initiative est également soutenue par plusieurs artistes ultramarins, dont le rappeur martiniquais, Kalash.

En 2021, ils dénonçaient déjà le coût de la vie dans les territoires d'Outre-mer

“Nous vous accusons (...) d’être responsables des injustices criantes liées aux prix de la consommation"

Début juillet, le collectif RPPRAC avait lancé un ultimatum aux acteurs de la grande distribution de Martinique et de Guadeloupe, avec une date, le 1er septembre. “Nous vous accusons (...) d’être responsables des injustices criantes liées aux prix de la consommation que nous subissons en Outre-mer.” En clair, ils dénoncent les marges que feraient la grande distribution. Et ce 28 août, les distributeurs alimentaires de Martinique avaient répondu par courrier : “Nous partageons le constat qu’il existe des écarts de prix avec l’Hexagone. (...) De nombreuses enquêtes ont été menées et ont abouti aux conclusions que ces écarts ne venaient pas de marges excessives ou d’abus des acteurs locaux. (...) La taille de notre marché et l’éloignement géographique sont les causes de ces écarts.”

Ils proposent des pistes d’amélioration, qui pourraient selon eux conduire à “baisser de plus de 20 % le prix de plus de 2500 produits de première nécessité”. Une réponse qui n’a pas empêché les manifestations d’hier. À l’heure actuelle, des gendarmes et policiers sont mobilisés pour débloquer les voies.

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