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En Allemagne, l'extrême droite distribue des billets retour aux personnes immigrées

En Allemagne, l'extrême droite incite les personnes immigrées à “rentrer chez elles”. Pour ce faire, elle a envoyé des billets d’avion. Précision, les billets étaient factices et ont provoqué la polémique.
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Les élections fédérales allemandes se tiendront en février prochain. Pour l’occasion, les tracts électoraux de l’Alternative für Deutschland (AfD), l’Alternative pour l’Allemagne, le groupe d'extrême droite du pays ont suscité l’indignation. Le parti n’a pas lésiné sur les moyens. À Karlsruhe, près de 30 000 prospectus ressemblant à des billets d’avion qui prônent le retour des personnes immigrées vers leur pays d'origine ont été envoyés aux habitants.

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“Aller simple” pour “migrant illégal”

C’est à Karlsruhe, une ville du sud-ouest de l’Allemagne que la polémique a éclaté. Dans cette ville, l’AfD a déposé dans la boîte aux lettres de milliers de personnes des billets d’avion factices, une façon de leur indiquer qu’ils ne sont pas les bienvenus dans le pays. Ces faux billets d’avion sont en fait des prospectus électoraux sur lesquels un QR code renvoie au site Web de la section locale de l’AfD.

Sur la carte d’embarquement, il est indiqué “aller simple en classe éco” pour un “migrant illégal”, à destination d’un “pays d’origine sûr”. L’embarquement aura lieu porte “AfD”, le “23 février entre 8h et 18h”, soit la date et les heures d’ouverture et de fermeture des bureaux de vote dans le pays lors des prochaines élections législatives. Il est aussi indiqué au bas du billet “chez soi aussi, c’est bien” ou encore “seule la remigration peut sauver l’Allemagne”. Au verso, il est préconisé “l’expulsion de toutes les personnes obligées de quitter le territoire”, rappelé l’opposition à “l’islamisation” du pays, ou encore “pas de droit de séjour pour les demandeurs d’asile”.

Billet d'expulsion de l'AfD

L’AfD revendique l’action sur son site Internet, où une page dédiée aux faux billets a été créée. Une enquête de la police locale a été ouverte pour soupçons d'incitation à la haine. La police cherche aussi à découvrir si les tracts ont visé les seules personnes perçues comme étant immigrées ou s’il a été envoyé indépendamment des origines des destinataires.

En 2024, le parti d'extrême droite s’était associé lors d’une réunion censée être secrète à des néonazis afin de réfléchir à un plan pour organiser la “remigration de plusieurs millions de personnes en dehors de l’Allemagne". Des révélations faites par le média d’investigation allemand Correctiv. La nouvelle avait poussé de nombreux Allemands à militer pour l’interdiction du parti d'extrême droite. D’importantes manifestations avaient alors eu lieu. La colère a de nouveau gagné les réseaux sociaux et le groupe d'extrême gauche allemand Die Linke a dénoncé une “méthode fasciste pour inciter à la haine”.

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