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Escroquerie en ligne en Birmanie : une milice locale se dit prête à transférer 10.000 personnes en Thaïlande

Une milice locale birmane a annoncé samedi qu'elle était prête à transférer en Thaïlande quelque 10.000 personnes liées à un vaste réseau d'escroquerie en ligne opérant dans la région sous son contrôle.
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Les centres d'arnaque gérés par des groupes criminels pullulent dans les zones frontalières de Birmanie, avec une main d’œuvre étrangère, notamment chinoise, souvent captive et contrainte de travailler pour soutirer de l'argent à des compatriotes.

"Nous avions annoncé que nous allions nous débarrasser de toutes les arnaques sur notre territoire", a déclaré samedi à l'AFP Naing Maung Zaw, porte-parole des Forces des garde-frontières du Karen (BGF), un état du sud-est du pays.

"Nous avons fait une liste et sommes prêts à transférer quelque 10.000 personnes" en Thaïlande, a-t-il affirmé.

Les BGF, une milice ethnique alignée sur la junte au pouvoir, ont déjà remis 61 personnes aux autorités thaïlandaises via le pont transfrontalier et se préparent à en envoyer chaque jour "environ 500, dont nombre de nationalités différentes", a détaillé Naing Maung Zaw. 

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Forcés à escroquer

Sollicitée par l'AFP, Bangkok n'avait pas commenté dans l'immédiat.

Néanmoins, les forces armées responsables du contrôle des frontières dans la province de Tak (nord-ouest) se sont coordonnées avec les BGF pour recevoir près de 7.000 individus à ce stade, rapportent les médias thaïlandais.

Par ailleurs, Bangkok a renvoyé dans leur pays dix Chinois liés à l'enlèvement présumé de l'acteur Wang Xing, retrouvé dans un centre d'arnaque en ligne en Birmanie, a expliqué samedi à l'AFP la police thaïlandaise.

Mercredi, plus de 250 personnes employées de force en Birmanie dans ces structures avaient été remises à la Thaïlande.

Les autorités, comme les groupes rebelles contrôlant certains pans du territoire birman, s'efforcent de les démanteler et de remettre à leurs pays d'origine les personnes qui y travaillaient.

Beaucoup de victimes sont attirées par des offres d'emploi alléchantes avant d'être retenues en otage et forcées d'escroquer des compatriotes.

La guerre civile en Birmanie, qui a éclaté après le coup d'Etat de février 2021, a favorisé l'essor de ces réseaux implantés dans des régions frontalières de la Chine et de la Thaïlande.

L'industrie de l'arnaque en ligne représente plusieurs milliards de dollars au niveau mondial, selon les analystes.

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