Le procès-verbal consulté par l'AFP indique que ce trentenaire, qui compte plus de six millions d'abonnés à YouTube, risque jusqu'à 10 ans de prison et devra également répondre de "cybercrimes".
Il avait annoncé lancer son parfum et avoir choisi ce chiffre en référence à une loi en vertu de laquelle il avait déjà été inculpé en 2024 pour "insulte" à la prière musulmane, passible de dix ans de prison. Libéré sous caution, Rajab Ali de son vrai nom, reste poursuivi dans ce dossier.
La nouvelle affaire s'est accélérée lundi soir bien qu'il ait supprimé la vidéo la semaine dernière.
Des dizaines d'islamistes du Tehreek-e-Labbaik (TLP), un parti d'extrême-droite, ont défilé à Lahore (est), menaçant: "si la police ne le poursuit pas, nous irons chez lui". Dans la foulée, Haider Ali Chah Gillani, l'un des leaders du TLP, a déposé plainte.
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Un arrêt de la production du parfum
"Il y a plein d'articles dans le code pénal, pourquoi a-t-il choisi celui portant sur le blasphème pour son parfum?", dit-il à l'AFP. "Ca veut dire qu'il assume son attaque et qu'il la célèbre. Il veut normaliser ce genre d'acte", a-t-il encore reproché, dans un pays où de vagues accusations de blasphème non prouvées peuvent mener au lynchage public.
Dimanche, M. Butt avait présenté des excuses et tenté de plaider la clémence, Coran en main, dans une nouvelle longue vidéo. "Je m'excuse des mots que j'ai prononcés pour le lancement du parfum et j'annonce qu'il ne sera plus produit", a-t-il dit.
Dans une vidéo antérieure, il avait comparé les poursuites contre lui à celles lancées en Inde contre le rappeur Sidhu Moose Wala. L'Inde a hérité de la même loi coloniale britannique sur le blasphème.
Celui qu'il appelle son "mentor" avait été abattu en 2022 dans sa voiture, après avoir été accusé de glorifier les armes.
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