Cette affaire a provoqué un grand émoi au Canada et a été vue par beaucoup comme le symbole du sort des femmes autochtones dans un pays où elles font face à une violence disproportionnée, qualifiée de "génocide" par une enquête publique nationale en 2019.
Le tueur en série Jeremy Skibicki a été condamné à de la prison à perpétuité pour ces meurtres pour lesquels il a spécifiquement ciblé des femmes autochtones rencontrées dans des foyers pour SDF.
Après son arrestation en mai 2022, la police a établi un lien entre Skibicki et les meurtres de Morgan Harris, Marcedes Myran, Rebecca Contois et d'une quatrième femme non identifiée, mais baptisée Buffalo Woman par la communauté autochtone.
La police fédérale de Winnipeg, dans le centre du Canada, a indiqué qu'il s'agit de Ashlee Shingoose, originaire de la Première nation de St. Theresa Point, âgée de 31 ans lorsqu'elle a disparu en mars 2022
Une victime représentant d'autres femmes autochtones
"Ashlee Shingoose représentait non seulement une personne, mais aussi les innombrables femmes autochtones qui ont disparu ou ont été assassinées sans qu'aucune enquête n'ait été menée, sans qu'aucune responsabilité n'ait été établie et sans que leurs familles n'aient pu tourner la page", a déclaré mercredi devant les journalistes Raymond Flett, le chef autochtone de la communauté.
Le corps de Ashlee Shingoose n'a toujours pas été retrouvé et il se trouverait dans une décharge proche de Winnipeg, a indiqué la police, qui s'est engagée à fouiller le site.
Les autorités ont longtemps refusé que des fouilles soient entreprises estimant que leur coût était trop élevé et arguant de la dangerosité des déchets potentiellement toxiques.
Il aura fallu une grande mobilisation des familles et l'arrivée d'un Premier ministre autochtone dans la province du Manitoba, dont Winnipeg est la capitale, pour que des recherches soient menées.
Les restes de Rebecca Contois avait été retrouvés dans une poubelle et une décharge. Les corps de Morgan Harris et de Marcedes Myran ont également été retrouvés dans une autre décharge au nord de la ville.
Les femmes autochtones représentent environ un cinquième des victimes de féminicides au Canada, alors qu'elles constituent moins de 5% de la population féminine, selon les chiffres officiels.