Cette vidéo sera publiée prochainement
Le sexe après l'accouchement
Qu’est ce que le marqueur des six semaines ?
On entend souvent que la grossesse et le post-partum va “foutre en l'air” la vie sexuelle. Pour Camille Bataillon, sexologue clinicienne, c’est faux. “Il y a plein de changements corporels qui arrivent en post-partum, de par les bouleversements hormonaux, mais aussi parce que vous avez porté la vie pendant 9 mois et que, le corps prend du temps aussi à se remettre en place et va sûrement être différent de d'habitude. Et donc, il y a toute cette phase d'acceptation de ces changements-là.”
Accouchement : elle témoigne pour casser les tabous
Après l'accouchement, on parle souvent du marqueur des 6 semaines avant de reprendre les rapports intimes. Quand on parle de ce marqueur, on pense sexualité pénétrative, parce que ces six semaines vont permettre qu'il y ait une cicatrisation, pour que le col de l’utérus puisse se refermer et qu’il n'y ait pas de germes qui viennent remonter. “Si vous vous sentez d'avoir des rapports sexuels avant ce marqueur des 6 semaines, que ce soit sans pénétration ou avec pénétration, libre à vous. Ce marqueur, encore une fois, c'est pas parce qu'on vous donne le feu vert que ça veut dire que tout le monde reprend les rapports à 6 semaines ou qu'il faut le faire.”
4 questions sur les positions d'accouchement
Camille Bataillon explique qu’il y a trois conditions très importantes pour une reprise seine et en tranquillité. La première, c’est d’avoir envie, la seconde, de se sentir prête et la troisième, d’en parler avec son ou sa partenaire. “Souvent, aussi, quand il y a une baisse de libido chez les personnes qui viennent d'accoucher, on va remettre ça sur le dos de l'allaitement. Quand on allaite, on produit des hormones, on produit de la prolactine, il a une baisse de l'oestrogène. Tout ça peut créer des sécheresses, une baisse de l'intérêt sexuel, et puis il y a souvent aussi ce sentiment de: je suis constamment touchée, mes seins sont constamment touchés, je n'ai pas mon corps pour moi. Et donc le soir, quand je suis seule, j'ai juste envie de pouvoir être tranquille, quoi, c'est souvent ce qu’il revient. Et donc, effectivement, l'allaitement peut être un des facteurs d'une baisse de libido, mais pas que. Parce que comment on peut expliquer sinon que des femmes qui allaitent aient toujours une libido? Voire, les personnes qui n'ont plus de libido pendant l'allaitement, une fois qu'elles arrêtent l'allaitement, bah la libido ne revient pas forcément. Donc, c'est pas qu'une question d'allaitement et on le voit, dans la sexualité, c'est souvent plein de petits facteurs qui font que.”
L'arrivée d'un bébé dans un couple, ça change quoi ?
Quand cette personne s’occupe de nourrir seule son enfant et d’avoir toute cette responsabilité, Camille Bataillon explique que cela impacte directement sur cette personne qui n’a plus de temps pour elle et qui, par conséquent, peut influencer sur la libido. Elle préconise alors d’avoir une personne ressource qui pourra s’occuper de l'enfant de quelques minutes à quelques heures dans la journée et ainsi, de pouvoir avoir des moments à soi. “Moi, je pose souvent la question: ‘comment était votre sexualité avant grossesse?’ Parce que c'est le plus grand prédicteur et qu'en post-partum, ça va venir amplifier tout ça. Si, par exemple, vous aviez déjà pas beaucoup de libido avant une grossesse, généralement, en post-partum, généralement, ça va l'amplifier.”
Elle a fait un bébé toute seule, par choix : Johanna Luyssen raconte
Réinventer sa vie sexuelle après un enfant
Camille Bataillon explique que l’une des idées reçues en post-partum est : “si bébé fait co-dodo avec nous, on n'a plus de sexualité, c'est fini.” Selon elle, il s’agit d’une croyance, du fait que la sexualité ne doit se passer que dans la chambre conjugale. “Il y a plein d'autres lieux à explorer. Et ça, c'est chouette. Il y a la salle de bains, il y a la cuisine, il y a le salon. Il y a la voiture pour certaines qui ont d'autres enfants et qui ont le babyphone pas loin. Le post-partum apporte plein de bouleversements et en tant que personne, en tant que couple, il faut naviguer avec tous ces chamboulements. Il y a le corps qui change. Il y a la relation et la dynamique de couple qui changent. Il y a l'état d'esprit, la fatigue, l'allaitement, tous ces questionnements-là qui peuvent influencer la libido. Mais c'est pas si dramatique que ça parce qu'en fait, finalement, c'est aussi un tremplin pour venir repenser sa sexualité, pour réinventer sa vie intime, pour qu'elle vous corresponde aujourd'hui de la manière dont vous souhaitez.”