L'homme, âgé de 71 ans, circulait sur l'autoroute A41 près de Grenoble, seul au volant de sa voiture BMW lorsqu'il a été pris pour cible vers 10h30 par les occupants d'un autre véhicule qui le suivait.
D'abord visé par des tirs de kalachnikov et blessé à un coude, il est ensuite sorti de son véhicule et a alors été violemment percuté par la voiture de ses assaillants qui avait fait demi-tour à contre-sens. Il est décédé peu après des suites du choc.
Un mort dans une fusillade sur l'A41 près de Grenoble
Un homme en danger
Pour Me Ripert, qui était son avocat "depuis 45 ans", Jean-Pierre Maldera "se savait menacé, en danger, il vivait caché chez lui", notamment depuis la disparition de son frère cadet Robert en 2015 à l'issue d'un rendez-vous avec un artisan. Jean-Pierre était "très lié" son frère et "a tout de suite compris qu'il ne (le) reverrait plus jamais".
Trois hommes, dont l'artisan, avaient été mis en examen en 2017 pour "meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs" mais aucun procès n'a eu lieu à ce jour.
"Robert a été tué non pas dans un contexte de rivalité, de délinquance ou d'histoire dans le milieu. Les Italo-Grenoblois, c'est fini depuis les années 80. Mais du fait d'un litige personnel, financier. La justice le sait, la police aussi. Et comme l'autre ne pouvait pas, ne voulait pas rembourser, le meilleur moyen de faire disparaître la dette, c'est de supprimer le créancier", accuse l'avocat.
"Ces assassins ont dû considérer que (Maldera) n'accepterait pas éternellement qu'on ne les sanctionne pas. Et donc pour éviter, et parce que Maldera a encore été victime de sa réputation, ils ont préféré prendre les devants", affirme-t-il.
Selon lui, les frères Maldera ont gagné beaucoup d'argent illégalement par des arnaques à la carte bleue et des opérations de racket dans les années 80 mais ils "n'ont jamais été condamnés en justice pour avoir fait verser à quiconque une goutte de sang. Mais comme on leur faisait cette réputation, tout le monde les craignait un peu". Ils n'ont jamais non plus trempé dans des affaires de drogue, selon lui.
"Ça fait 20 ans qu'on n'avait plus parlé d'eux. Ils s'étaient rangés de ce qu'ils faisaient auparavant. Et ils espéraient pouvoir finir leur vie avec ce qu'ils avaient pu accumuler auparavant", souligne-t-il.
Le ou les assaillants de l'ancien caïd sont toujours en fuite.