"Il n'a rien fait de mal, il n'est pas militant politique, n'a aucune affiliation militaire... Il était juste au mauvais endroit au mauvais moment", a-t-elle dit à propos de son frère, dont le cas est lié à un noeud diplomatique complexe.
"Nous n'avons aucune preuve de vie", s'inquiète sa soeur cadette, "et ni les autorités françaises, ni les autorités américaines ne savent où se trouve Lucas", arrêté selon son récit le 7 janvier à la frontière entre la Colombie et le Venezuela par des agents vénézuéliens alors qu'il voyageait seul pour faire du kitesurf.
Lucas Hunter n'avait pas conscience de s'approcher de la frontière et, quand il l'a remarqué, "il a fait demi-tour pour partir mais a été pris par des agents frontaliers du Venezuela qui sont passés en Colombie pour l'attraper", raconte sa famille sur le site internet monté pour plaider sa cause.
Le lendemain de son arrestation, il a envoyé un message pour dire qu'il espérait être bientôt libéré. "Et depuis, nous n'avons aucune nouvelle", explique sa soeur Sophie.
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Détenu injustement
Elle a été informée la semaine dernière que son frère faisait partie d'une liste d'une poignée d'Américains considérés par Washington comme "détenus injustement" au Venezuela.
Des responsables du département d'Etat qu'elle a rencontrés mercredi "travaillent vraiment sur le dossier", dit-elle.
Lucas Hunter, qui travaille dans la finance à Londres, "a été visé en raison de son passeport américain", estime sa soeur Sophie, pour qui cette arrestation est "politique".
Fin janvier, quelques jours après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, son envoyé spécial pour le Venezuela Richard Grenell est reparti du pays avec six Américains qui étaient emprisonnés dans le pays.
Après cette visite, à l'issue de laquelle le Venezeuela avait par ailleurs accepté d'accueillir des migrants expulsés des Etats-Unis, Caracas a dit espérer un "nouveau départ" entre deux pays qui n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 2019.
Washington ne reconnaît pas Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013 et investi en janvier pour un troisième mandat, comme le président légitime du pays sud-américain sous sanctions américaines.
Selon l'ONG basée à Caracas Foro Penal, au moins cinq Américains, dont un Franco-Américain, étaient détenus au Venezuela début mars, sur un total de 66 "prisonniers politiques" étrangers.